Jour après jour je parcours la côte du Cap-Sizun, et une même émotion demeure en regardant l’océan. Une impression d’infini. Je regarde la courbe vertigineuse de la Baie d’Audierne qui s’ouvre sur l’immensité de l’horizon et imagine la mer comme une déesse, dont la robe viendrait caresser les rivages de tous les continents.
Au gré des temps et des saisons, la Déesse Mer s’amuse avec les mouvements de sa jupe, tournant, s’envolant, composant autant de variations que le jeu des vagues. Parfois immobile, douce, lisse comme la soie, et puis houleuse, cotonneuse, blanche et bleue, blanche et grise, lancée dans une danse bouillante et passionnée.
Ce travail est l’interprétation de cette danse. J’ai choisi le tulle pour sa légèreté, sa transparence, sa capacité à saisir la moindre oscillation. Dans la première œuvre, une installation en forme de jupe, j’ai sculpté sur des tulles blancs et bleus les effets du vent et de l’écume, reliés à la taille par un ruban blanc. Dans la deuxième œuvre, en forme de bracelets, plusieurs couches de tulle sont reliées à un cercle d’argent. Bleus et blancs pour le premier bracelet, des nuances de gris pour le second, des lames de blanc pour le troisième. Ondulantes et délicates, elles sont autant de petites vagues qui vont et viennent sur la main.
Ce travail est présenté à l’automne 2018 lors de l’exposition « Jeux [suis] Nature« au centre culturel La Passerelle de La Gacilly (56).